Réactions mitigées mais majoritairement positives à la reprise des négociations en Israël
21 Juillet 2013
La droite affiche son scepticisme, alors que la gauche israélienne promet de "protéger" la coalition.
Des réactions sont parvenues de tous les bords politiques samedi soir puis dimanche matin en Israël, avec la reprise de l'activité à l'issue du shabbat. Certain partis de droite ont menacé de quitter la coalition gouvernementale, tandis que la gauche a réitéré son soutien au Premier ministre et s'est dite disposée à entrer dans une coalition pour soutenir les négociations.
Déclarations au conseil des ministres israélien
Lors de la réunion hebdomadaire du cabinet israélien, dimanche matin, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a prévenu que les "pourparlers seront difficiles" mais s'est dit sincère dans son intention de les mener à bien.
Il avait déjà réagi samedi soir affirmant que les négociations étaient dans l'intérêt "vital" d'Israël, au lendemain de l'annonce par le secrétaire dÉtat américain John Kerry d'un accord dans ce sens.
"La reprise du processus de paix est dans l'intérêt stratégique de lÉtat d'Israël", a dit M. Netanyahu dans un communiqué. "Il est en soi important de tenter de mettre fin au conflit entre nous et les Palestiniens, et il est important en raison des défis auxquels nous sommes confrontés, en particulier l'Iran et la Syrie".
M. Netanyahu a en outre affirmé qu'Israël voulait "empêcher (l'établissement d') un État binational (...) qui menacerait l'avenir de lÉtat juif, et létablissement à l'intérieur de nos frontières d'un autre État terroriste parrainé par l'Iran."
Les responsables israéliens ont presque unanimement congratulé le Premier ministre sur sa capacité à relancer les négociations sans céder sur des conditions préalables demandées par les Palestiniens.
Scepticisme à droite
Le ministre israélien de la Défense, Moshe Yaalon (Likoud, droite), généralement considéré comme un faucon pour ses prises de positions très fermes sur le dossier iranien, a applaudi la décision du gouvernement israélien. "Nous montrons notre volonté à négocier immédiatement, n'importe où, et sans conditions préalables. Nous avons insisté pour commencer ces négocations sans conditions, contrairement aux demandes palestiniennes de déclarer la base des frontières de 1967 et le gel des constructions" dans les implantations de Cisjordanie, a-t-il affirmé.
Le ministre du Tourisme, Uzi Landau (Israël Beitenou, droite nationaliste), a pour sa part estimé que négocier est "un intêret israélien" mais refusé toute concession sur le territoire conquis lors de la Guerre des six jours comparant les lignes de 1967 aux "lignes d'Auschwitz".
Le principal partenaire de la coalition de Benyamin Netanyahou, Naftali Bennett (HaBait HaYehoudi, droite nationaliste) a pour l'instant indiqué son intention de rester au gouvernement mais s'est montré réservé sur la reprise du dialogue avec les Palestiniens. "Avec la reprise des négociations, nous insisterons pour que la construction continue en Judée Samarie et à Jérusalem Est. L'histoire nous a prouvé que la construction amène la vie, et que l'évacuation de nos communautés amène au terrorisme", dans une référence implicite au désengagement de Gaza que son parti considère comme une erreur.
Les dernières négociations de paix ont très rapidement achoppé sur la poursuite de la colonisation israélienne à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Naftali Bennett a rejeté tout gel possible de la construction dans les implantations et insisté qu'Israël ne permettrait pas à l'Europe de prendre part au processus car celle-ci s'était "discréditée" par l'adoption d'une directive qui limite la coopération européenne avec les Israéliens installés dans les implantations.
Soutien à gauche et au centre
A gauche, Tzipi Livni (HaTnoua, centre-gauche), chargée de conduire les négociations avec les Palestiniens à Washington, avait déjà assuré samedi à la télévision publique israélienne qu'il n'y avait pas de conditions préalables et que "tout sera sur la table" des négociations, y compris les frontières de 1967 et Jérusalem-Est dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur État.
La chef du parti travailliste et de l'opposition, Shelly Yachimovich, a salué "une occasion importante", laissant entendre qu'elle serait prête à rejoindre le gouvernement de Benyamin Netanyahou en cas de défection des partis de droite hostiles à la création d'un Etat palestinien.
Yaakov Peri (Yesh Atid, centre), un ancien chef des services de renseignements israélien, a abondé dans son sens, affirmant que "la majorité des députés de la Knesset (le parlement israélien, ndlr) est en faveur d'un accord. Si la coalition ne le permet pas, il faudra en changer".
De son côté, le président israélien et prix Nobel de la paix, Shimon Peres, s'est entretenu au téléphone dimanche matin avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas pour le féliciter de "son courage et sa décision historique" de reprendre les pourparlers avec Israël.
i24news